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Par GéHa le 14 Mai 2020 à 07:57
Longue plage de sable blanc.
je marche
un pied dans mes traces
l’autre juste à côté
le vent me pousse
j’écarte les bras
je souffle et chante avec les vagues
je guette le silence infime
quand elles arrivent
tout au bout de leur écume.
Je ferme les yeux
je marche
dans le souvenir de mes pas à venir
vers un nouveau monde inventé
je suis l’eau, le sable et le vent
je suis le nuage sur l’écorce du ciel.
Le temps qui passe me chatouille les orteils
la lune me mange dans la main.
Je marche
au rythme de mes pensées.
Des mots inconnus cherchent leur chemin
dans le désordre alphabétique
ils ont mis leur manteau d’arlequin
ils sont beaux
je ne les avais jamais entendu
sont-ils wolof, gascon ou mooré
quechua, picard ou aztèque ?
Ils me donnent à voir, à entendre…
la chanson de la mésange et de l’aubépine
la route qui fume au premier soleil
le vélo posé au bord du fossé
l’écho accroché aux pentes de la montagne
l’éclaboussement d’un rire d’enfant
la balade pieds nus dans la rosée du matin
le frémissement d’un rêve
derrière le rideau de la nuit.
Je marche
piétinant mes inquiétudes.
Sous un porche deux amants s’embrassent
à l’abri de l’orage
ils ne voient pas l’homme
assis sur des cartons.
Même s’il fait un temps
à pencher du mauvais côté
et à se regarder de travers
je marche
sous une pluie vivante
cueillant des paroles abandonnées
dans une saison obscure
par tous les invisibles
ceux qui ont quelque chose à dire
en plus de leur silence.
Je n’ai pas encore la force de l’oiseau
quand il fait éclater son chant ensoleillé
mais je veux entremêler tous les regards
avancer vers un monde nouveau
avec douceur et colère
rage et impatience.
Nous avons les mêmes étoiles
sur la peau
il est grand temps
de partager nos lumières.
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Par GéHa le 4 Mai 2020 à 10:44
On serait dimanche
quand les matins s’allongent
dans une odeur de café et de pain frais
ce serait un jour où rien ne manque.
J’aurais acheté des fleurs
à t’offrir seulement les jours où tu m’aimes
j’aurais gardé un peu de chagrin
pour te l’écrire entre les lignes.
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Par GéHa le 29 Avril 2020 à 10:36
Enfance trempée de rosée
secouée de larmes blanches
ne sait plus où mettre les pieds.
Blottie sous l’oreiller du temps
elle se souvient du vol étrange des nuages
au dessus du marais de la mémoire.
La vie s’écoule en terre étrangère.
Enfance muette auprès de l’arbre
écoute le chant des rochers
cherche une aventure au fond de ses poches.
Elle se lève, marche les poings serrés
il lui reste encore un peu de nuit
pour recouvrir son visage.
Et réveiller le jour.
Enfance arc en ciel
laisse une empreinte parfumée
à émietter aux quatre vents.
Elle avance à travers les ratures de l’horizon
sur la poussière rouge des sentiers
ou les pierres moussues d’un ruisseau.
Elle invente des jeux inépuisables.
Enfance bleue aux yeux de mystère
n’oublie pas ses racines
entre les bras innocents d’une balançoire.
Accrochée aux branches d’une histoire
elle prend des chemins oubliés par les oiseaux
se perd dans un ciel d’étoiles.
Et la lune lui offre son chapeau.
Enfance abritée des regards
danse sur les lignes blanches
de la marelle.
Même si la porte reste ouverte
elle n’aura peur de rien
dans sa tête la lumière entrera
un chien à ses côtés.
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