• Yapuk' les vieux qui votent !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

       Yapuk’ les vieux qui votent ! et encore il y en a quelques uns qui n’y vont pas ! Ceux qui votent, la grosse majorité, le font par devoir ou par habitude. Les vieux  ça aime bien quand rien ne change, ça les rassure pour le peu de temps qui leur reste à vivre ! C’est ce qui explique le statu quo lors des élections régionales et départementales. C’est ce qui explique aussi tous les « faux choix » de la présidentielle dans un an : Macron /Le Pen, par exemple. Macron, notre président monarque qui a été élu par des vieux parce qu’il était jeune !

       Le vrai jeune, lui, il veut faire la fête, écouter de la musique, danser, danser, danser encore… mais ce n’est pas très sérieux, ça va faire redémarrer la pandémie et faire mourir encore plus de vieux… alors, on le cogne, on lui arrache les mains, on peut même le pousser dans un fleuve... on aimerait bien qu’il reste très très longtemps en distanciel, dans son petit logement… au moins, là, il emmerderait personne… On lui donnera quand même le droit une fois par semaine d’aller se ravitailler au resto du cœur et on lui offrira un forfait « psy » au cas où il voudrait se suicider.

       Ça ne marche pas toujours, le jeune, même s’il est beaucoup moins nombreux que les vieux quand ils étaient jeunes, il continue à dépasser les limites… il fait son boulot de jeune. Il voudrait bien aussi que ça change : le travail, l’école, la musique et tout le reste, la vie quoi. Pour cela, il va devoir attendre que tous les vieux soient morts, pour recommencer à voter, à être citoyen, à bâtir son nouveau monde. Mais le jeune, faudra qu’il fasse très attention à ne pas devenir vieux trop vite !

     

    (écrit juste après le deuxième tour des régionales et départementales de juin 2021)


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    Dans un coin perdu de son enfance, il distingue l’arbre qui a donné son nom au village, avec ses rameaux tordus caressant la boue d'un chemin. Il voit les gros chevaux de trait remontant de la mare en lâchant quelques pets sonores. Il constate qu’il ne reste plus rien de la maison où il est né; Rien ! Que du terrain aplani pour les engins agricoles. Plus de trace ! Et pourtant il est passé ici, il y a même fait ses premiers pas. Il repense à ce mot « passage » quand on sent l’âge avancer pas à pas, quand on quitte le « pas sage » pour aller au « trop sage », quand on quitte l’enfance, l'enfance et ses peurs secrètes qui demeurent longtemps sous la peau des années. Au loin, très loin, il aperçoit le vieux chêne. Il est persuadé que, dès sa naissance, son regard s’est accroché aux arbres. Comme eux, il lève les bras vers le ciel, vers l’infini, le vrai mystère.

     


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  • Rien

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il y a toujours quelque chose derrière « rien ». C’est bien caché, ça ne veut pas sortir, ça se protège (ou ça nous protège ?). Souvent ce mot arrive très vite après une question du genre « À quoi penses-tu ? » ou « Que dis-tu ? » ou « Qu’est-ce que tu veux dire ? » ou « Qu’est-ce que tu as ? »…Rien ! Rien !

    C’est coupant, tranchant, on sait qu’on ne doit pas insister, peur que ça déborde, que ça nous dépasse, que ça aille trop loin, confidences à n’en plus finir, épanchements, pleurs, colères, pétage de plomb… et celui qui entend, qui écoute tout ça, qu’est ce qu’il en fait de tout ce « ça »? Il a l’air malin avec ce qui lui est mis sur les bras, sur le dos, dans la tête. Il est bien obligé de le garder quelque part, au moins pour un moment ! Ce n’est pas facile de s’en débarrasser en le confiant à quelqu’un d’autre, ça ne part pas comme ça, un coup d’éponge, un rinçage et hop ! Non ! Ce n’est pas rien, ça laisse des traces le rien qui se dévoile, se confie, se lache et s’abandonne.

    Alors que se passe-t-il quand on est confronté à ce mot qui nous est balancé ? La plupart du temps on laisse passer et on change de sujet, on parle de tout et de rien. Quand le rien est mélangé au tout ça passe tout seul, on le qualifie de « petits riens ». Ouf ! On l’a échappé belle ! Parce que lorsque l’autre dévoile son « rien » ça nous fait prendre conscience de notre « rien » bien caché chez nous aussi. On préfère entendre le rien de l’autre que livrer (délivrer ?) le sien.

    Attention, il ne faut pas confondre « rien » avec le silence. Le silence ce n’est pas rien. Après avoir demandé « Qu’est-ce que tu as ? », si l’autre ne dit rien, donc s’il ne dit pas le mot « rien » et qu’il garde le silence, c’est signe que quelque chose peut sans doute sortir, si on respecte cet instant. On a l’impression que cela dure longtemps et il peut faire peur ce silence pour celui qui l’entend car il gomme tout ce qui entoure : les bruits, les gens, les objets, le paysage…Il ne reste qu’un silence qui attend et qui sait qu’il va se passer quelque chose. Même si la personne en face de nous n’a rien à dire on sent bien qu’elle va le dire.

    « Le silence est comme l’ébauche de mille métamorphoses. » nous dit Yves Bonnefoy.


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