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Par GéHa le 16 Janvier 2010 à 08:47
Un matin j’écrirai un poème qui aura pour titre
sous la cendre
ou l’absence
... peu importe !
Un homme avancera dans un long corridor.
À bouche décousue
il cherchera les mots
accrochés à sa mémoire.
Il maudira ses maigres larmes
devant chaque porte close
sa pudeur javellisée gisant sur le sol.
Il regardera fondre le ciel
entre ses mains décharnées
et il sourira tristement.
à la fenêtre éteinte.
Comme un papillon épinglé
sur un buvard flétri
il ne bougera plus ses ailes
attendra qu’on l’enferme
dans le tiroir de sa vieillesse.
Un matin j’écrirai un poème
et mon rêve poursuivra sa course démente
entre les draps du temps.
Version audio :
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Par GéHa le 13 Janvier 2010 à 10:47
Un jour j’écrirai un poème qui aura pour titre
entre les gouttes
ou après l’orage
... peu importe !
Nous marcherons encapuchonnés
dans un pays bleu
qui ressemblera à la Bretagne.
Il pleuvra sur nos sécheresses
le bonheur se lèvera de son lit de patriarche
Mine de rien quelques mots bien trempés
éclabousseront nos gabardines
nous les emporterons et les mélangerons
aux secrets boulonnés sur nos silences
aux passerelles de l’ombre
à notre mémoire égarée
à tous les oiseaux de notre enfance
et au sourire forcé du clown.
Un nuage solitaire étirera ses dentelles
le clapotis de nos pas
endormira les sentiers volages
nos amours habiteront un ciel de traine
et chanteront dans les hortensias.
Un jour j’écrirai un poème
et la vie, simplement
ronronnera sous l’averse.
Version audio :
Extrait de "Melezouriou-glav" - Denez Prigent (irvi)
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Par GéHa le 9 Janvier 2010 à 09:43
Une nuit j’écrirai un poème qui aura pour titre
une vie de chien
ou chienne de vie
... peu importe !
Je serai tout en haut d’une échelle
hurlant
à décroisser la lune
ronde et rouge
d’un œil excité je regarderai
la chienne à mémère
inaccessible
de l’autre côté de la clôture
ses poils lessivés, bien peignés
ses petits nœuds
son air malheureux.
J’habiterai un village de montagne
balayé par le vent de burle
sale bâtard des hauts plateaux
sans dieu ni maitre.
Je marcherai comme un chien
rêverai comme un chien
pisserai comme un chien
avec cette façon innocente d’être ailleurs
en grattant l’herbe ou la poussière.
Affamé je me rongerai les os
mais jamais ne donnerai la papatte
ni ramènerai la baballe ou le bâton
je vivrai comme un chien
crotté, pouilleux et solitaire
libre
de courir après ma queue
et de renifler la merde.
Une nuit j’écrirai un poème
à faire brailler la lune.
Version audio :
Extrait de "Simagree" de René Aubry (Ne m'oublie pas)
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