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Par GéHa le 1 Mai 2017 à 20:06
Faudra-t-il attendre
que notre cœur bouillonne
que notre sang frissonne
que la nuit ait perdu
ses beaux yeux sombres
dans le creux des vagues
pour apercevoir l'enfant
torse nu au sommet d'un rocher
rire comme un fou
marcher dans des friches océanes
piétiner les roses de nos jardins trop sages
et crier face à la tempête
des mots que l'on ne peut comprendre
embourbés que nous sommes
dans le foutre de nos mélancolies ordinaires.
Il suffirait sans doute
de tripoter les mots
de les faire jouir
de leur ouvrir des marges
Il suffirait
d'arracher les brisures de nos rêves
de renoncer à tout posséder, à tout connaitre
et ne garder que l'inutile.
On pourrait alors
se coucher dans l'herbe
caresser la main du vent
On pourrait
écouter frémir les bourgeons
dans le secret d'un buisson
On pourrait
laisser nos valises
au milieu du chemin
On pourrait
inventer quelque chose
d'absurde, de mystérieux
une histoire
pleine de bateaux et d'oiseaux
de sourires et de cascades
de traces et de sable
une histoire
à revivre.
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Par GéHa le 24 Mars 2017 à 10:04
Le temps est nu
le jour se déshabille
les chiens ne sortent plus
le brouillard pèse sur les épaules de la forêt.
Le silence des pierres emplit nos chemins.
On attend des mots qui ne viennent pas
enfermés, ligotés sur la langue de nos secrets.
On contemple les terrains vagues
cherchant un jardin derrière les visages
un jardin d'ombres douces
accroché aux branches d'une flamme
d'un blanc étrange.
C'est l'heure de regarder les yeux de la nuit
sur les trottoirs inondés par nos reflets.
Le ciel a mis son chapeau de pluie
dans nos rêves d'étoiles tremblotantes.
On est cette lumière presque morte
qui réchauffe encore un peu
les couleurs de la vie.
Pour accompagner la lecture :
Liz story -In a sentimental mood (extrait)
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Par GéHa le 13 Janvier 2017 à 12:02
(Dessin de Claire Fauchard)
Nous dansons
Farandole blanche de la sève
à la lisière d'un nuage.
Aventuriers de l'horizon
passagers clandestins d'un temps découvert
piaillant des paroles inutiles
égrenées dans la vase
de nos pensées.
Nous dansons
à la recherche d'un réel
insoupçonné
d'un rêve qui se ferait marin
tout au bord d'un naufrage
étirant le voile de la nuit.
Nous attendons que l'aube tressaille
nous la cueillerons
la nommerons poème
mais n'en serons pas très sûrs.
Nous inventerons des mots
qui tirent la langue
des mots repliés en boule
sous la robe des vagues.
Des mots qui osent dire je t'aime
au souffle du vent.
Pour accompagner la lecture :
"Tokka" de Agnès Obel - Aventine
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