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    Faudra-t-il attendre

    que notre cœur bouillonne

    que notre sang frissonne

    que la nuit ait perdu

    ses beaux yeux sombres

    dans le creux des vagues

    pour apercevoir l'enfant

    torse nu au sommet d'un rocher

    rire comme un fou

    marcher dans des friches océanes

    piétiner les roses de nos jardins trop sages

    et crier face à la tempête

    des mots que l'on ne peut comprendre

    embourbés que nous sommes

    dans le foutre de nos mélancolies ordinaires.

     

    Il suffirait sans doute

    de tripoter les mots

    de les faire jouir

    de leur ouvrir des marges

    Il suffirait

    d'arracher les brisures de nos rêves

    de renoncer à tout posséder, à tout connaitre

    et ne garder que l'inutile.

     

    On pourrait alors

    se coucher dans l'herbe

    caresser la main du vent

    On pourrait

    écouter frémir les bourgeons

    dans le secret d'un buisson

    On pourrait

    laisser nos valises

    au milieu du chemin

    On pourrait

    inventer quelque chose

    d'absurde, de mystérieux

    une histoire

    pleine de bateaux et d'oiseaux

    de sourires et de cascades

    de traces et de sable

    une histoire

    à revivre.

     

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    Le temps est nu

    le jour se déshabille

    les chiens ne sortent plus

    le brouillard pèse sur les épaules de la forêt.

     

    Le silence des pierres emplit nos chemins.

     

    On attend des mots qui ne viennent pas

    enfermés, ligotés sur la langue de nos secrets.

     

    On contemple les terrains vagues

    cherchant un jardin derrière les visages

    un jardin d'ombres douces

    accroché aux branches d'une flamme

    d'un blanc étrange.

     

    C'est l'heure de regarder les yeux de la nuit

    sur les trottoirs inondés par nos reflets.

     

    Le ciel a mis son chapeau de pluie

    dans nos rêves d'étoiles tremblotantes.

     

    On est cette lumière presque morte

    qui réchauffe encore un peu

    les couleurs de la vie.

     

    Pour accompagner la lecture :

     

    Liz story -In a sentimental mood (extrait)


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  • Nous dansons

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      

     (Dessin de Claire Fauchard)

     

    Nous dansons

    Farandole blanche de la sève

    à la lisière d'un nuage.

     

    Aventuriers de l'horizon

    passagers clandestins d'un temps découvert

    piaillant des paroles inutiles

    égrenées dans la vase

    de nos pensées.

     

    Nous dansons

    à la recherche d'un réel

    insoupçonné

    d'un rêve qui se ferait marin

    tout au bord d'un naufrage

    étirant le voile de la nuit.

     

    Nous attendons que l'aube tressaille

    nous la cueillerons

    la nommerons poème

    mais n'en serons pas très sûrs.

     

    Nous inventerons des mots

    qui tirent la langue

    des mots repliés en boule

    sous la robe des vagues.

     

    Des mots qui osent dire je t'aime

    au souffle du vent.

     

    Pour accompagner la lecture :

    "Tokka" de Agnès Obel - Aventine

     

     


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