• La mer ? Tu la vois ?

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La mer

    Tu la vois ?

    Avec son calme et sa couleur d'horizon.

     

    Elle roule avec le vent, dévore nos mensonges et met nos fragiles solitudes sous tutelle. Elle étale sa tendresse sur le sable blanc, écarte ses jambes chargées de mousse.

     

    La mer

    Avec la force et le galop de ses vagues.

     

    Qu'il ferait bon se cacher sous ses jupes ambrées loin des chagrins inutiles, s'endormir et rêver d'une nouvelle étoile sur nos jeunesses retrouvées.

     

    La mer

    Avec ses colères et les pétales blancs de ses voiles.

     

    On rangerait pour toujours couteaux et fusils au fond d'un grenier, oubliant massacres, tueries, calculs et complots. On parlerait d'amour et de liberté, d'égalité et de justice, d'accueil et de fraternité, d'espoir.

    Nous serions des hommes qui ne marchent plus dans le sang des autres.

     

    La mer

    Avec ses flots tremblants où scintillent les voyages.

     

    On oublierait les briseurs de (g)rêves, les naufrages vertigineux et les ailes repliées de la mort quand la nuit promène sa douleur.

    On attendrait le soleil afin de pouvoir cueillir "un de ces fils d'or pour ourdir nos journées"(1).

     

    La mer

    Je la vois. Elle est en moi.

     

    Elle fait danser le ciel et invente la lumière.

     

    (1) Marceline Desbordes-Valmore

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    Faudra-t-il attendre

    que notre cœur bouillonne

    que notre sang frissonne

    que la nuit ait perdu

    ses beaux yeux sombres

    dans le creux des vagues

    pour apercevoir l'enfant

    torse nu au sommet d'un rocher

    rire comme un fou

    marcher dans des friches océanes

    piétiner les roses de nos jardins trop sages

    et crier face à la tempête

    des mots que l'on ne peut comprendre

    embourbés que nous sommes

    dans le foutre de nos mélancolies ordinaires.

     

    Il suffirait sans doute

    de tripoter les mots

    de les faire jouir

    de leur ouvrir des marges

    Il suffirait

    d'arracher les brisures de nos rêves

    de renoncer à tout posséder, à tout connaitre

    et ne garder que l'inutile.

     

    On pourrait alors

    se coucher dans l'herbe

    caresser la main du vent

    On pourrait

    écouter frémir les bourgeons

    dans le secret d'un buisson

    On pourrait

    laisser nos valises

    au milieu du chemin

    On pourrait

    inventer quelque chose

    d'absurde, de mystérieux

    une histoire

    pleine de bateaux et d'oiseaux

    de sourires et de cascades

    de traces et de sable

    une histoire

    à revivre.

     

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