• Quand devant nous...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Quand devant nous béton se dresse

    Quand nos regards se heurtent aux pierres

    Quand tous les rêves tombent en poussière

    Quand nos pas tremblent sur passerelles

    Il faut appeler son passe muraille

    Jeter la clé, forcer le passage

    Mettre de l'huile sur nos impasses

    Pour faire valser les engrenages

    Tournicoter et puis danser

    Des paso doble des passacailles

    Couvrir nos murs de passiflores

    Et caresser tendres sirènes

    Aux seins gonflés comme des pastèques

    Alors la vie cligne de l'œil

    Et retrouve ses hirondelles.


    Pour accompagner la lecture :

     

    Take away (piano connections & Marcs Boogie)

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  • Et nous voilà...

     

     

     

     

     

     

     

    Et nous voilà sous un ciel de neige

    les oreilles dans le bourdonnement

    d'un train immobile

    et les yeux agrippés à l'éclat

    d'une colline lactescente.

    Quelques flocons voltigent encore

    au dessus de cette gare improbable.

    La neige a bloqué les aiguilles.

    Nous sommes dans l'épaisseur du temps.

    Nous avons renoncé à prendre

    les commandes de la grande vitesse

    qui gomme les paysages

    et les fait ressembler à un défilé de mode

    en accéléré.

    Nous sommes à fleur de peau,

    guettant la caresse de l'imprévu.

    Un renard fier et arrogant

    promène ses couleurs

    dans un immense champ blanc;

    un toit fume derrière un mince rideau d'arbres;

    un voyageur sourit lorsque nos regards se croisent.

    Nous avons en nous

    cette rivière transparente

    qui s'amuse et babille entre les pierres.

    Alors, pourquoi pleurer,

    trépigner, mordre ou rugir

    à la gueule d'un téléphone portable.

    Y a-t-il du temps qui se perd,

    qui s'envole comme ça,

    sans que personne ne s'y accroche,

    du temps avec rien autour?

    Nous avons devant nous

    un matin descendu de sa branche

    et deux petits pieds qui se bousculent

    dans le ventre d'un printemps à venir.

    La beauté est dans l'instant.

    Nous parviendrons à la tenir

    un peu au creux des mains,

    puis nous soufflerons sur ses ailes

    pour qu'elle rejoigne,

    si elle le veut bien,

    le chant des oiseaux

    et le rêve des enfants

    dans nos jardins intimes.

    Nous serons fatigués,

    d'une fatigue douce et tiède.

    Et tout recommencera.

    Le temps ronronnera à nouveau.

    L'invisible sera derrière nous

    et nous attendrons qu'il nous rattrape.

    Nous marcherons droit

    en respirant la terre

    et en clignant des yeux dans la lumière.

    Nous n'aurons aucun regret.


    Pour accompagner la lecture :

     

    Mozat, concerto n° 27

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