• Tout autour ...

    Tout autour ...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Tout autour ça tombe, ça tombe

    ça disparaît, ça repose éternel

    ça trépasse à toute vitesse

    ça fait son chant du cygne

    ça donne son dernier soupir

    ça ferme ses paupières

    mais ça garde ses lunettes

    dans son cercueil ouvert

    pour mieux voir la mort

    à l'intérieur.

     

    Moi, devant tous ces allongés

    je ne la vois pas

    cette faucheuse-nettoyeuse

    mais je la sens derrière moi

    la gueuse

    toujours à quémander

    le moindre sursaut de vie.

    Ahh!

     

    Et je l'entends murmurer à mon oreille :

    "ce n'est rien, je vous dis que ce n'est rien

    vous me verrez passer au fond de vos yeux

    à peine une ombre

    grise et froide

    je vous dirai "regardez-moi, allons ! regardez-moi !"

    et je vous emporterai

    dans mon lit de cendre et de poussière

    ce n'est rien, je vous dis que ce n'est rien"

     

    Elle se rapproche la salope

    va falloir que je lui dise deux mots

    dès qu'elle aura fini de m'écorcher les tympans.

     

    Je ne veux même pas essayer de l'imaginer

    avec sa vieille carriole

    qui grince

    et fait trembler le vent.

    Je cache au fond de ma poche

    toutes ces paroles qui font peur

    et je mets mon mouchoir par-dessus

     

    Hop !

     

    Je marche

    ou crève

    marche

    et rêve

    avec mon bâton

    jusqu'à la ligne d'horizon

    bleue

    en faisant bien attention

    de ne pas mettre mes deux pieds

    dans le même sabot

    et je lance des pavés dans la mare

    au diable

    et des grenades et des fusées et des roquettes

    et surtout, surtout je me tiens très loin de ce putain de pays d'Israël.

    (et ça faut que je le dise à voix basse parce que, parce que …non, je ne dis rien)

     

    Je veux de la vie, du rêve éveillé

    du fil du temps au fil des jours

    de la vie qui a du niveau, du cadre, du savoir

    de la douceur

    de la vie de cocagne, de bohème, de château et d'artiste

    de la vie de débauche ou de patachon

    je veux de la vie courante, galopante

    de la vie active, affective

    et même de la vie intérieure, intellectuelle

    et spirituelle…

     

    J'en veux, j'en veux quoi !

     

    Et à ceux qui pensent que rien de tout cela n'est possible

    et qui n'ont que des rêves de cul-de-jatte

    eh bien je leur dis

    MERDE !

     

    Version audio :

     

    Extrait de "Traumerei" de Schumann - Claudio Arrau piano

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