• Voilà. Il faut dire « voilà » quand quelque chose est terminé. Je ne sais pas si quelque chose se termine, là, maintenant ; mais, voilà, je dis voilà comme sur France Culture lorsqu’un artiste est interrogé sur son œuvre. Toujours ils veulent savoir les pourquoi, les comment ; mais l’artiste, il ne sait pas, alors il dit voilà et cela devrait suffire. Ce voilà veut dire regarde ce que je fais , ce que je dessine, ce que j’écris, ouvre les yeux, les oreilles j’ai enlevé le voile, je me suis mis à nu, cela est ; vois là ! c’est tout, voilà, et quelque chose est sans doute terminé, pour que quelque chose d’autre commence...


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    Un jour j'écrirai un poème qui aura pour titre

    lumière consolée

    ou soleil bleu

    ... peu importe !

     Les textes à lire à écouter

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il y aura des chaises endormies

    dans la nuit à l'écoute

    la lumière aura perdu ses ombres.

    Nous serons sans parole

    nos mains caresseront les pages

    de cahiers inachevés.

    Il y aura le cri de la terre humide

    sous l'orage

    et le chant tremblant

    des tilleuls.

    Il y aura le parfum assoiffé des roses

    au bord de ton jardin

    Il y aura la trace de tes pas

    entre les vagues de ma mémoire.

    Il y aura les reflets d'un rire

    tout en haut de l'escalier.

    Il y aura encore du sable

    au creux de nos mains

    et quelques notes de piano

    à l'horizon du fleuve.

    Il y aura

    un temps étrange

    et long.

     

    Un jour j'écrirai

    et j'aurai dans les mains

    des milliers de mots

    que je lancerai à tout vent.

    Ils finiront bien par faire un poème.

     

    Version audio :

     

    Extrait de "Ten Chi"  de René Aubry - Mémoires du futur.

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    Une nuit j'écrirai un poème qui aura pour titre

    remue-méninges

    ou ménage... ou manège

    ... peu importe !

    Les textes à lire à écouter 








    Il fera un temps d'oiseau sans plume

    un temps de plomb.

    J'aurai, lourds sur l'épaule

    deux ou trois mots sauvages et dévergondés

    gambadant tels bouillants chevaux

    dans la folle inconséquence de leur jeunesse.

    Je frapperai de mon poing vengeur

    toutes mes vieilles galères

    envasées sous le sable d'un fleuve bohémien.

    Saoulé de rouges effusions

    je deviendrai fragile bateau de papier

    ondulant sur les rides d'un trottoir.

    Je m'accrocherai, m'entortillerai

    sous la brume d'un réverbère

    et je parlerai, chanterai, crierai

    à la lune incertaine :

    "Va, ma belle, abandonne la terre

    à ses marées, à ses marins

    libère toi de notre pesanteur

    ravale tes croissants

    pas de quartier!"

    Avec elle je me mêlerai aux anciennes étoiles

    de ma mémoire en sommeil.

     

    Une nuit j'écrirai un poème

    et la lune aura quitté

    l'œil de mes nuits.

     

    Version audio :

     

    Extrait de "Clair de lune" (suite bergamasque) Debussy - Zoltan Kocsis au piano

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