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Par GéHa le 10 Septembre 2010 à 21:52
Voilà. Il faut dire « voilà » quand quelque chose est terminé. Je ne sais pas si quelque chose se termine, là, maintenant ; mais, voilà, je dis voilà comme sur France Culture lorsqu’un artiste est interrogé sur son œuvre. Toujours ils veulent savoir les pourquoi, les comment ; mais l’artiste, il ne sait pas, alors il dit voilà et cela devrait suffire. Ce voilà veut dire regarde ce que je fais , ce que je dessine, ce que j’écris, ouvre les yeux, les oreilles j’ai enlevé le voile, je me suis mis à nu, cela est ; vois là ! c’est tout, voilà, et quelque chose est sans doute terminé, pour que quelque chose d’autre commence...
2 commentaires -
Par GéHa le 29 Juillet 2010 à 23:02
Un jour j'écrirai un poème qui aura pour titre
lumière consolée
ou soleil bleu
... peu importe !
Il y aura des chaises endormies
dans la nuit à l'écoute
la lumière aura perdu ses ombres.
Nous serons sans parole
nos mains caresseront les pages
de cahiers inachevés.
Il y aura le cri de la terre humide
sous l'orage
et le chant tremblant
des tilleuls.
Il y aura le parfum assoiffé des roses
au bord de ton jardin
Il y aura la trace de tes pas
entre les vagues de ma mémoire.
Il y aura les reflets d'un rire
tout en haut de l'escalier.
Il y aura encore du sable
au creux de nos mains
et quelques notes de piano
à l'horizon du fleuve.
Il y aura
un temps étrange
et long.
Un jour j'écrirai
et j'aurai dans les mains
des milliers de mots
que je lancerai à tout vent.
Ils finiront bien par faire un poème.
Version audio :
Extrait de "Ten Chi" de René Aubry - Mémoires du futur.
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Par GéHa le 19 Juillet 2010 à 21:52
Une nuit j'écrirai un poème qui aura pour titre
remue-méninges
ou ménage... ou manège
... peu importe !
Il fera un temps d'oiseau sans plume
un temps de plomb.
J'aurai, lourds sur l'épaule
deux ou trois mots sauvages et dévergondés
gambadant tels bouillants chevaux
dans la folle inconséquence de leur jeunesse.
Je frapperai de mon poing vengeur
toutes mes vieilles galères
envasées sous le sable d'un fleuve bohémien.
Saoulé de rouges effusions
je deviendrai fragile bateau de papier
ondulant sur les rides d'un trottoir.
Je m'accrocherai, m'entortillerai
sous la brume d'un réverbère
et je parlerai, chanterai, crierai
à la lune incertaine :
"Va, ma belle, abandonne la terre
à ses marées, à ses marins
libère toi de notre pesanteur
ravale tes croissants
pas de quartier!"
Avec elle je me mêlerai aux anciennes étoiles
de ma mémoire en sommeil.
Une nuit j'écrirai un poème
et la lune aura quitté
l'œil de mes nuits.
Version audio :
Extrait de "Clair de lune" (suite bergamasque) Debussy - Zoltan Kocsis au piano
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