• L'horizon

    L'horizon

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L'horizon ils n'en avaient plus, enfoncés dans la boue, leurs uniformes couleur merde.

    De temps en temps, surtout le matin, ils devinaient un éclat de bleu. Mais soudain : obus, grenades, mitrailles...

    Et l'horizon à nouveau bouché, leur vie à nouveau boucherie, leur vie tranchée !

    Et ça crie, ça s'étripe, ça creuse, ça tombe, ça enterre, ça déterre et ça détale comme ça peut.

    L'horizon, c'est pour les planqués.

    L'horizon, ils n'y voient que du bleu !

    Certains écrivent, les plus instruits. Les autres, les plus nombreux, n'ont pas de mots et, de toute façon, les mots ne suffisent pas. Alors il y a le silence, le silence des regards.

    Et cette fatigue impossible à quitter, même après quelques verres de gnole.

    A l'horizon, ne reste que ce silence, froid et lourd.

    Il pourrait être bleu ce silence.

    Et ce serait le silence de mon grand-père.

     

    Musique pour accompagner la lecture ("Clair de lune de Debussy) :

     

     

    __________


  • Commentaires

    1
    Pierre G.
    Samedi 16 Janvier 2016 à 00:14

    Merci Gabriel pour l'Horizon,

    Je n'ai jamais connu mon gd Père maternel , ni ma mère non plus !

    Le Soldat de Verdun  n'est jamais revenu...

    Pierre no

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :