• Faudrait voir ...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Rien n'a changé, rien, et pourtant ça tourne, partout, dans tous les sens, à donner la viroune, à faire péter les planètes;

    triste valse insensée et folle, folle.

    Rien ne change, rien n'a changé, on tourne en rond comme disque sur platine sans émettre la moindre musique, le plus petit son, juste un petit gratouillis au creux de l'oreille.

    Pas possible de s'arrêter, débrancher, faire sauter les centrales électriques, vider les batteries au lithium ou alcalines  piles ou faces … Impossible. !

    Toujours l'énergie du soleil, de l'eau, du vent, du pétrole, du jus de n'importe quoi

    et quand ça ne suffit pas on invente autre chose même de l'énergie intérieure avec son corps, son cœur, son cul pourquoi pas,

    faut que ça court, que ça course folle, se ressourcer, se nourrir, se mourir pour que ça marche encore, que ça tourneboule…

    Tant pis si ça retombe partout, fatigué de la casquette, mou du chapeau, tant pis si ça s'écrase sur les bas flancs, si ça crie, couine, pleure et gueule à fendre l'âne Martin, pauvre misère !

    Toujours la course, ça engrange pour dégranger, ça accumule pour exploser, ça remplit pour dégouliner dessus, dessous, partout ça déborde ;

    on s'en fiche pourvu que ça tourne !

    Toujours la même musique qui fait la sourde oreille, tant pis tympan tout fou tout fout le camp par tous les bouts…

    mais ça ballotte, ça s'agite, ça gigote, ça branle et ça gesticule comment veux-tu….

    Important, nécessaire, indispensable tout ce remue ménage démentiel d'orage.

    Malheur à ceux qui s'immobilisent, se retournent pour voir, pour réfléchir ou juste pour attendre.

    Malheur !

    Surtout pas s’allonger dans l'herbe tendre pour lécher quelques gouttes de rosée dans un soleil matinal.

    NON ! écrasés, écrabouillés, chair à pâtés ou à canons, transformés en énergie soleil vert ou bleu pour que ça tourne encore plus vite, encore plus longtemps…

    Faire croire que rien jamais ne va changer, que tout continuera à tourner vite, vite, encore…

    Alors, la poésie ?

    Non, pas possible, il faudrait pouvoir, vouloir s'arrêter le temps de regarder un peu en arrière voir Sodome ou Gomorrhe sans craindre la divine et farouche colère des biens pensants des mieux disants,

    faudrait le temps de respirer, goûter, caresser, sourire, pleurer deux ou trois larmes devant un homme, une femme, un enfant ou même un chien qui se seraient eux aussi arrêtés .

    Et on s'en foutrait comme de notre première chemise de sentir à côté de nous passer le vent de la folie.

    Peut-être que quelques autres nous rejoindraient. Oui, peut-être.

    Alors, la poésie, sans doute.

    On pourrait boire beaucoup de choses de ce monde, pour éviter de nous dessécher.

    Peut-être.

    Faudrait voir, faudrait avoir le courage d'essayer.

     

     Version audio :

     

    Extrait de "Assinaina" de Tartit (Abacabok)

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 28 Juillet 2013 à 15:48

    Jene savais pas que tu avais continué à publier. Tant de souvenirs ... celà m'a fait plaisir.Amitiés.

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